Né de nos inquiétudes, le genre fantastique se nourrit de questions sur l’inconnu et l’incompréhensible. Hésitant entre la réalité et la croyance, induit en erreur par nos sens trompeurs et des convictions illusoires, le récit surnaturel s’interroge sur la nature du monde et des êtres vivants. Qu’est-ce qu’un monstre, qu’est-ce que l’humanité, l’horreur se tapit-elle là où on l’attend ? Souvent angoissant, le fantastique nous confronte à nous-mêmes en posant des questions existentielles et nous plonge dans la ᔭe dimension, d’où l’on ne pourra revenir que profondément transformé…
Définition du genre fantastique
Comme le genre merveilleux ou fantasy, la dénomination du genre fantastique prête à confusion. Une histoire fantastique peut en effet sembler fantastique, et dans les deux sens du terme… mais on n’en ressort généralement pas très joyeux ! C’est plutôt un genre propre à la catharsis, c’est-à-dire à même de nous vider émotionnellement pour nous donner la possibilité de progresser psychologiquement.
Un univers horrifique
Le fantastique est un genre très proche de l’horreur, de par la peur, l’angoisse ou le dégoût qu’il peut inspirer. Il côtoie des situations qui mettent mal à l’aise, ou mettent en scène des créatures macabres. C’est le domaine du surnaturel ou du contre nature, qui explore des thèmes qui nous effraient. On y trouve donc souvent des « monstres » tels que les vampires, les loups-garous et autres morts-vivants. Une nouvelle fantastique extrêmement connue, Le Masque de la Mort Rouge par Edgar Allan Poe, est par exemple une allégorie de la maladie, qui se glisse même chez des personnes qui se pensent protégées par leurs privilèges de classe.
Une quête de réponse
Le fantastique prête à l’interrogation. C’est un récit d’enquête, active ou passive, et donc le pendant surnaturel du roman policier. Cependant, on y trouve généralement plus de questions que de réponses, car c’est dans la nature du genre fantastique de rester ambigu… Si la présence de magie était confirmée ou habituelle, on parlerait plutôt de merveilleux ou de fantasy. Dans Le Portrait de Dorian Gray, un roman sublime écrit par Oscar Wilde, l’auteur s’interroge sur les conséquences de l’hédonisme sur l’âme. Si vous pouvez le lire dans la langue originale, je vous conseille de le faire, car le style de ce roman est tout simplement somptueux.
Le roman gothique
Le roman gothique, un des sous-genres populaires du fantastique, comporte souvent des revenants : fantômes, vampires… ainsi que des histoires de relations taboues et de crimes choquants. Le film Crimson Peak de Guillermo del Toro rend un fantastique hommage à ce sous-genre, tant par son contenu que par son esthétique, et je vous le recommande vivement.
Notre approche du fantastique
Pour éviter de confondre le merveilleux et le surnaturel, qui se recoupent souvent, les éditions du Transimaginaires distinguent ces genres en fonction de leur objectif. La fantasy est un genre d’exploration des possibles. Il reste positif et optimiste, tourné vers la découverte ou l’espoir. C’est un genre très axé sur la vie et l’émerveillement. Au contraire, le fantastique interroge la mort, l’au-delà, et se focalise sur l’effroi face à l’inconnu. C’est donc un genre plus négatif et pessimiste.
De manière atypique, Le Sifflement du serpent de Kyllyn’ parvient cependant à maintenir un équilibre précaire entre une mélancolie profonde due à la solitude de sa protagoniste et l’espoir fragile d’un renouveau lié au reverdissement du désert. C’est une perle rare, qui oscille entre les pulsions de vie et de mort, et nous maintient sur le fil…
Le fantastique est un genre ambigu, fondé sur le sentiment de malaise ou d’effroi que peut procurer l’inconnu. Il nous met face à notre propre mortalité en explorant les mondes surnaturels. Si vous souhaitez le différencier plus facilement du genre fantasy, je vous invite à consulter notre article sur le sujet, et à guetter l’étude approfondie à venir sur Le Pangolin. Et retrouvez tous nos articles sur notre page d’actualités !