Personnages féminins : inventer les héroïnes de l’imaginaire

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Nous baignons encore dans une littérature imprégnée de culture masculine : c’est le moment d’inventer le féminin en fiction !

Sommaire

Quand j’étais enfant je lisais tout, partout, tout le temps, sans aucune distinction entre les livres jeunesse et les romans « classiques ». J’étais en pleine découverte littéraire et mon recul critique sur un texte se limitait à « j’aime » ou « j’aime pas »… Je ne prêtais pas grande attention au traitement des personnages féminins. Ce n’est qu’en grandissant, et en entamant des études de littérature, que je me suis rendu compte que l’écrasante majorité des livres qui m’avaient aidée à grandir avaient été écrits par et pour des hommes… et que les héroïnes étaient presque absentes des littératures de l’imaginaires !

J’avais en tête des milliers d’idées, dont la plupart m’avaient été présentée d’un point de vue masculin… ignorant tout des spécificités féminines. Au point que je reprenais dans mon écriture des poncifs sexistes sans m’en rendre compte tant je les avais lus et relus…

C’est en écrivant que j’ai pris conscience que ces lectures avaient une influence sur moi. Et c’est en découvrant les Bene Gesserit de Dune que je me suis rendu compte que j’avais envie de lire des histoires où les personnages féminins n’étaient pas que des outils narratifs.

Lire forme la pensée

C’est grâce au féminisme que j’ai pris conscience de ce manque flagrant et nuisible de représentation des femmes par les femmes en littérature, et plus généralement dans le monde de la fiction. La femme lunatique, traîtresse et tentatrice existe-t-elle vraiment ? Ou n’est-ce que la vision réductrice d’une poignée d’auteurs sur des personnes qui, jusqu’à très récemment, n’avaient pas le droit de s’exprimer sur elles-mêmes ? Et, si on étend ce raisonnement à la fiction en général, y compris celle que les vainqueurs se plaisent à introduire dans les essais historiques, qui sont vraiment les femmes ? Qui sommes-nous, en dehors du regard masculin ? Qui suis-je ?

Autoportrait imaginaire

J’ai encore du mal à écrire des personnages féminins. J’ai en effet lu des milliers d’exemples de personnages masculins et de leur vision des femmes, mais très peu de personnes féminines présentées par des femmes, ou du moins comme des personnes à part entière. Écrire un personnage féminin aujourd’hui, c’est devoir innover. Sortir des sentiers battus, se redécouvrir soi-même et l’identité sociale féminine qu’on nous impose, ou qu’on souhaite endosser. Cela demande plus d’efforts, de créativité et de travail que d’écrire des hommes. Et il y a encore si peu de bonnes représentations féminines en fiction, dans un monde encore sexiste, que les défauts de chacune sautent davantage aux yeux que ceux, plus habituels, des personnages masculins.

Prendre le risque d’inventer les héroïnes de demain

C’est pourquoi les éditions du Transimaginaires veulent proposer des personnages féminins divers, qui ne soient pas écrits via le prisme des a priori masculins. Cela ne signifie pas que les autrices échappent à ces travers, puisque nous avons toutes et tous reçu une éducation biaisée à l’encontre des femmes. Mais notre mot d’ordre est d’explorer les possibles pour en tirer le meilleur. C’est ce que nous entendons faire, en espérant réussir.

Dans La Mue de l’araignée, L.A. Morgane suit Sophia, une journaliste courageuse qui n’a pas trouvé sa voie, et qui rejette son ascendance parce qu’elle a été abandonnée. On y découvre également Sathoban, une scientifique passionnée d’araignée, pour qui les mygales géantes de l’Adêbero sont aussi superbes et fascinantes qu’un tigre anthropophage. Leur collaboration évolue d’une simple relation de travail à une amitié naissante, et en tous cas à de l’estime mutuelle.

Dans Le Sifflement du serpent, Kyllyn’ explore la solitude d’une enfant unique. Financièrement privilégiée, née de parents célèbres, Évelyne se morfond cependant dans le ressentiment et se réfugie dans les livres. C’est Bara, une étrangère solaire, mystérieuse et confiante, qui l’aide à sortir de cet enfermement en lui offrant son amitié.

Dans Vulka, Waia s’interroge sur la notion d’estime de soi et sur les attentes esthétiques qu’on peut avoir de soi-même. N’est-il pas destructeur d’attendre la perfection d’un corps qui, à cœur, ne peut être changé ? Le regard que l’on porte sur soi-même et les autres n’est-il pas subjectif et, par conséquent, biaisé ? C’est son amour naissant pour Kilao qui apporte la réponse. 

Pourquoi lire des personnages féminins ?

Quel que soit notre genre, il est utile de se confronter à la vision des autres… Surtout quand elle concerne leur propre vécu. C’est pourquoi, je vous encourage à lire des histoires écrites et traitant de personnes diverses. Après tout, la lecture n’est-elle pas une porte sur le monde ? Il serait dommage de nous les fermer…

Je vous invite aussi à me dire en commentaires quelles sont les héroïnes qui vous ont marqué·es, et pourquoi. Dans mon cas, je citerai d’abord Dame Jessica des Bene Gesserit dans le monument de SF Dune. Puis Lyra dans La Croisée des Mondes, et l’anti-héroïne Katniss Everdeen dans Hunger Games. Vous noterez que j’aime bien les rebelles !

2 réflexions sur “Personnages féminins : inventer les héroïnes de l’imaginaire”

  1. Merci de votre avis ! Le terme « intérioriser » est effectivement très approprié. L’être humain apprend en imitant, après tout, couplé à un besoin de s’intégrer très fort, on se retrouve inconsciemment à porter des oeillères…

  2. superbe article ! merci de ce partage. Oui on intériorise tellement la vision imposée par le cinéma, littérature qu’on la reproduit nous même ensuite…

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